HOMMAGE A NOUGARO

Publié le par RMYBR



Claude Nougaro,
Le swing des mots 


Ce livre, écrit par Christian Laborde,
a été une de mes plus belles émotions de lecture.
Il est fait d'amitié, de jazz et de poésie.
C'est vraiment un bouquin attachant et émouvant.
Je vous propose quelques unes des lignes écrites au moment de sa parution, en 2005.
Si cela vous intéresse, vous retrouverez ce texte et d'autres sur le site de l'auteur,

http://www.christianlaborde.com/ .../...
 
"Deux mecs se sont rencontrés, le plus jeune allant au devant de l'autre, déjà bête de scène, bête de foire, au culot, après un concert, pour un entretien dans Alienor, revue de poésie strictement et occitane.
Le jeune homme a des lettres, le chanteur pareil.
Premiers contacts, uppercuts immédiats,
ces deux là au tapis ensemble - boxe boxe boxe -
ne se sépareront plus, partiront en castagnes par les rues
et les chants, à la conquête de leur propre histoire
à construire en commun.
Le chanteur et le poète, dont les voix finiront  par se
ressembler, habités tous les deux par la même
nécessité du poétique :

« Il dit que le langage, c'est physique.
De sa main libre, comme pour appuyer son propos,
il malaxe l'air, lui tire la tignasse, et son épaule se soulève légèrement.
C'est physique, et si la poésie oublie cela, elle n'est plus la poésie ! »


Ce fut comme une apparition

« La Garonne, je vous le dis, se souvient de Claude.
Longtemps, l'hiver, la Garonne a claqué des dents.
Depuis que Claude dort dans ses bras, tous les jours elle claque des doigts !
Il faut s'approcher d'elle pour entendre, entre deux
clapotis, le claquement sec de son pouce heurtant
comme un percuteur son index limoneux.
Et votre corps se met à bouger.
Oui, sur mon banc, je parle seul, dit-on, et, quand je
me lève,  je commence à danser.
Je ne suis pas fou : c'est Nougaronne. »


Christian Laborde a la révélation en écoutant du fond de sa turne un disque de Nougaro. Tout part en miettes, les études, les vieilles références, il voudrait faire ça, exploser chaque mot au fronton de la liberté, faire comme Claude qui riait, « poète-poète ».
Ce n'est pas un fan, ni une réincarnation, non plus qu'un plagiaire du style et de la sonorité particulière, c'est l'ami de coeur qui toujours comptera.

Christian Laborde, sans pudeur mal placée, peint un
Nougaro intime, sa maladie, ses femmes, ses ivrogneries
bacchanales et son dyonisiaque besoin de vivre.


"je veux vivre en aimant, oui vivre en aimant,
comme un clown aime un chien savant,
comme un clou aimant un aimant ."


Si Mon seul chanteur de blues n'est pas le premier
ouvrage que Christian Laborde consacre à son ami,
c'est sans conteste le plus émouvant, le plus simple.



http://www.jiwa.fr/#track/666193

Publié dans Jazz

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